Ce test a été fait grâce à une clé envoyée par Capcom France.

En 2002, Onimusha 2: Samurai’s Destiny faisait office de digne successeur au premier opus de la saga de Capcom. Mélange d’action, d’éléments de RPG et de folklore japonais, le jeu avait su marquer les esprits à une époque où la PlayStation 2 battait son plein. Plus de vingt ans plus tard, ce deuxième volet revient dans un remaster PS4 qui, s’il permet de redécouvrir un pan du patrimoine vidéoludique japonais, laisse un goût d’inachevé.

L’histoire se déroule dans un Japon féodal rongé par le chaos et les démons. Vous incarnez Jubei Yagyu, un ronin solitaire dont le village est ravagé par les forces démoniaques dirigées par le sinistre Nobunaga Oda, revenu d’entre les morts. Animé par la vengeance et investi d’un pouvoir mystique lui permettant d’absorber les âmes démoniaques, Jubei va croiser la route de plusieurs alliés au destin lié, et tenter de mettre un terme aux ambitions destructrices de Nobunaga. L’intrigue mêle habilement guerre, surnaturel et trahisons, dans une ambiance sombre typique de la série.

Dès les premières minutes, le remaster parvient à recréer cette atmosphère sombre et mystérieuse si caractéristique de la série. Les décors pré-rendus bien que datés, conservent une esthétique saisissante. Le Japon féodal a encore une vraie personnalité visuelle. Mais malgré le passage à la haute définition, les textures sont simplement lissées, les animations demeurent rigides, et les visages sont figés comme à l’époque PS2. Si l’on est indulgent, on peut parler de « préservation de l’authenticité ». Si on est plus exigeant, on constate un travail de remasterisation minimaliste, bien en deçà de ce que Capcom est capable de faire. Ici on est sur un remaster, loin des remake de Resident Evil 2, 3 et 4… Je ne comprends pas pourquoi Capcom a choisi la facilité, proposer des remasters au rabais des Onimusha, plutôt que de proposer de réels remakes…

L’action reste globalement satisfaisante. Jubei Yagyu, le protagoniste, se manie bien, et le système de combat fonctionne toujours. La parade, les contres, les attaques magiques, tout est là pour offrir une expérience solide, même si la caméra fixe peut rapidement frustrer, surtout en 2025. Le vrai problème, c’est que le jeu ne bénéficie d’aucune retouche de gameplay moderne, pas de système de lock, pas d’autosave, ni de remapping des touches. On se retrouve donc à manier un jeu pensé pour une autre époque, sans aucune concession pour les joueurs contemporains. Les mécaniques de dialogue et d’alliance avec les autres personnages, intéressantes sur le papier, sont peu intuitives et parfois mal expliquées.

Le remaster n’inclut aucun contenu inédit, ni bonus d’envergure. Là où certains remasters modernes intègrent une galerie d’artworks, un making-of, ou des modes supplémentaires, Onimusha 2 se contente de proposer le jeu tel quel, avec quelques options d’affichage en 4:3 ou 16:9. C’est maigre, surtout pour un titre qui aurait pu bénéficier d’un peu de contexte ou d’historique sur son développement. On note tout de même une amélioration sonore par rapport au remaster du premier Onimusha, qui avait souffert de la controverse autour de sa bande-son remplacée. Ici, les musiques ont été retravaillées avec soin, et l’ambiance sonore contribue efficacement à l’immersion.

Ce remaster d’Onimusha 2: Samurai’s Destiny s’adresse avant tout aux fans de la première heure, qui retrouveront avec plaisir une ambiance unique et un gameplay « à l’ancienne ». Pour les autres, le manque de modernisation, la rigidité des mécaniques, et l’aspect purement nostalgique de la proposition risquent d’en décourager plus d’un. Capcom semble ici s’être contenté d’un minimum syndical. Et si cela suffit à préserver le jeu pour la postérité, cela ne le rend pas plus accueillant pour une nouvelle génération de joueurs.

Les Plus :

• Ambiance et esthétique toujours efficaces
  
• Système de combat simple mais satisfaisant
  
• Bande-son soignée et immersive

Les Moins :

• Le premier est tellement meilleur
• Améliorations visuelles et techniques trop limitées
• Gameplay rigide et frustrant par moments
• Aucun contenu bonus ou amélioration de fond