Ce test a été fait grâce à une clé envoyée par PlayStation France.

Annoncé en grande pompe comme un projet prometteur né d’un développeur indépendant avant d’être récupéré et gonflé à coup de trailers spectaculaires grâce à PlayStation, Lost Soul Aside arrive enfin après des années d’attente. Le titre, présenté comme un action-RPG nerveux dans la veine de Devil May Cry ou Final Fantasy XVI, suscitait beaucoup d’espoirs chez les amateurs de gameplay rapide et de direction artistique léchée. Malheureusement, manette en main, l’illusion ne tient pas bien longtemps.

Graphiquement, la première claque attendue se transforme vite en désillusion. Certes, certains décors sont étendus, mais globalement le jeu paraît complètement dépassé techniquement. Textures plates, animations raides, modélisations datées… On a davantage l’impression de jouer à un titre PlayStation 3 légèrement lissé, ou à la rigueur à un jeu de lancement PS4, qu’à une production censée incarner la nouvelle génération. Cette impression de retard technologique casse immédiatement l’immersion et renforce l’aspect « démo technique jamais finie ». Et même si la direction artistique tente d’embellir le tout, le rendu reste froid et sans âme.

Le scénario de Lost Soul Aside se veut épique et émouvant, mais il reste en réalité très convenu. On incarne Kazer, un héros solitaire lié à un dragon qui se transforme en épée vivante, Arena, avec qui il doit apprendre à coexister. À cela s’ajoute une quête personnelle autour de l’âme de la sœur de Kazer, censée donner une profondeur émotionnelle au récit. Mais au lieu d’apporter de l’intensité, ce fil narratif rend l’histoire prévisible et tire-larmes, sans jamais réussir à surprendre. Tout est traité de manière superficielle, la guerre passée, le monde en ruine, les secrets autour d’Arena… On a l’impression d’assister à un mélange de Final Fantasy et de Devil May Cry, mais sans la subtilité ni l’écriture pour vraiment captiver. Sur le papier, le pitch avait de quoi intriguer. Un héros solitaire, plongé dans un monde ravagé par une guerre, accompagné par une entité mystérieuse prenant la forme d’un dragon. Sauf qu’au-delà de cette accroche prometteuse, le scénario s’effondre très vite. On se retrouve avec une intrigue confuse, enchaînant clichés et dialogues pompeux. Le protagoniste principal manque cruellement de charisme, incapable de transmettre la moindre émotion, et son lien avec le dragon, censé être au cœur du récit, n’est jamais vraiment exploité de manière intéressante. Là où on pouvait attendre une relation forte et nuancée, presque à la manière d’un duo complice ou d’une cohabitation conflictuelle, on n’a droit qu’à quelques échanges fades, sans impact narratif. Le résultat est un univers sans âme, une histoire qui n’accroche pas et des personnages qui s’oublient aussitôt apparus.

Les trailers mettaient en avant des combats rapides, fluides, dynamiques… Dans les faits, on se retrouve face à un système bancal. La nervosité est bien là, mais elle est mal encadrée, les coups manquent de poids et de feedback.
La caméra fait parfois des folies. L’esquive, censée être au cœur du gameplay, est imprécise et souvent inutile face à des ennemis qui frappent en dehors de toute logique d’animation. Au final, les affrontements deviennent brouillons, frustrants et rarement satisfaisants. Plutôt que de donner la sensation d’être un virtuose de la lame, on a surtout l’impression de se battre contre le jeu lui-même.

Côté progression, le titre a le mérite de proposer un arbre de compétences solide et complet. On sent que les développeurs ont voulu offrir une vraie profondeur dans les choix et une variété de styles possibles. Malheureusement, ce système est desservi par un reste de gameplay trop brouillon pour qu’on ait réellement envie de s’investir dedans. Avoir beaucoup d’options ne sert pas à grand-chose si le plaisir de jeu n’est pas au rendez-vous.

Surprise, malgré tout ce qu’on pouvait craindre, le framerate est extrêmement stable en combat. En revanche, de façon assez incompréhensible, le jeu connaît des micro-chutes de fluidité dès le passage à une cinématique. Je chipote mais ça ajoute une impression de manque de finition.

Lost Soul Aside avait tous les ingrédients pour devenir une belle surprise, un projet né de la passion, un gameplay annoncé comme explosif, une direction artistique séduisante. Mais entre son retard technique flagrant, son vide narratif, son gameplay brouillon et une finition maladroite, le titre s’effondre sous le poids de ses ambitions mal maîtrisées. Une immense déception, surtout après tant d’années de promesses.

Les Plus :

  • Une direction artistique globalement séduisante
  • Quelques décors encore jolis malgré la technique vieillissante
  • Quelques bonnes idées visuelles dans les combats
  • Un arbre de compétences étonnamment complet et fourni
  • Un framerate stable en combat
  • Des combats de Boss intéressants
  • Les différentes armes
  • Gros bestiaire

Les Moins :

  • Graphiquement daté, digne d’un jeu PS3 lissé/début PS4
  • Histoire confuse et personnages génériques
  • Caméra parfois dans les fraises
  • Monde creux et sans vie
  • Micro-baisse de framerate au lancement des cinématiques
  • Bugs et manque de polissage général
  • Les phases de plateformes horribles
  • Manque de lisibilité pendant les Boss-fight
  • Le jeu a fait crash 2 fois ma PS5…

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