Ce test a été fait grâce à une clé envoyée par Renaissance PR.

Après avoir fait rêver des générations entières dans les strips de Charles Schulz, Snoopy troque sa niche volante contre une loupe et un carnet d’enquêteur. Snoopy & The Great Mystery Club, développé par Cradle Games et édité par GameMill Entertainment, se présente comme une aventure d’investigation familiale sortie le 10 octobre 2025 sur toutes les plateformes. Derrière son charme pastel et son humour bon enfant, le jeu parvient-il à trouver l’équilibre entre fidélité à l’esprit Peanuts et intérêt ludique réel ? C’est ce que nous avons voulu vérifier, loupe à la main.

Dans The Great Mystery Club, Snoopy et sa bande (Charlie Brown, Lucy, Peppermint Patty et le reste de la joyeuse troupe) montent un club de détectives pour résoudre une série de petits mystères dans leur quartier. Pas de crime sordide ni de disparition inquiétante, ici, les “affaires” concernent des ballons perdus, des trophées subtilisés ou des objets égarés dans la cour d’école. L’univers reste fidèle à la philosophie Peanuts, du quotidien, de la douceur, un peu de mélancolie et une touche d’imagination enfantine. La progression s’organise en quatre chapitres, chacun centré sur un grand mystère. Chaque “affaire” se déroule dans une zone semi-ouverte (le quartier, le parc, la forêt, l’école, etc.) où l’on explore librement, discute avec les personnages et collecte des indices. La structure est simple, on enchaîne des mini-quêtes, on récupère des objets pour aider un ami, puis on rassemble les pièces du puzzle pour résoudre l’affaire finale du chapitre. Si le scénario se contente d’une trame linéaire et sans réelle surprise, il compense par une mise en scène sincère et attachante. Les dialogues respectent parfaitement le ton Peanuts, entre naïveté et sagesse enfantine, avec juste ce qu’il faut de sarcasme lucien. Snoopy, lui, alterne entre son rôle d’enquêteur sérieux et ses rêveries héroïques, apportant un humour léger qui parlera autant aux nostalgiques qu’aux plus jeunes.

Derrière la loupe, Snoopy & The Great Mystery Club n’a rien d’un L.A. Noire miniature. Le jeu opte pour une boucle de gameplay très accessible, exploration, collecte, mini-jeux, et une phase de déduction finale. L’ensemble fonctionne, mais s’avère vite répétitif. Chaque chapitre vous lâche dans une petite zone ouverte où Snoopy peut parler aux habitants, ramasser des objets, et débloquer des capacités grâce à ses costumes. C’est d’ailleurs l’une des rares bonnes idées de gameplay, chaque tenue (détective, jardinier, pirate, astronaute…) confère une compétence utile pour interagir avec certains éléments du décor. Cela évoque un Zelda ultra-simplifié, un costume permet de creuser, un autre d’escalader, un troisième d’utiliser une lampe torche. Mais ces mécaniques ne sont jamais exploitées au-delà de leur tutoriel, les “énigmes environnementales” consistent souvent à appuyer sur un bouton devant le bon objet. Quant aux quêtes, elles se sont très classiques, aller chercher tel objet pour tel personnage, puis revenir. L’aspect “enquête” ne se manifeste réellement qu’à la fin de chaque chapitre, quand le joueur doit choisir quatre indices dans son carnet pour reconstituer la vérité. Malheureusement, la difficulté est inexistante, impossible de se tromper durablement, le jeu vous oriente jusqu’à la bonne réponse.

Sur le plan ergonomique, Snoopy & The Great Mystery Club est irréprochable. Interface claire, commandes intuitives, auto-sauvegarde généreuse, tout est pensé pour ne jamais frustrer. Les indications d’objectifs sont explicites, les zones interactives bien signalées. La maniabilité du beagle est fluide, même si les actions répétées demandent souvent de maintenir une touche, ce qui devient vite lassant. Le jeu ne propose aucun vrai défi, pas d’échec possible, pas de pénalité, pas de temps limite. Pour un jeune public, c’est parfait; pour un joueur aguerri, un peu soporifique.

Visuellement, Snoopy & The Great Mystery Club réussit l’essentiel, transposer l’univers de Charles Schulz dans une 3D propre et colorée, sans trahir son charme d’origine. Snoopy, Woodstock et leurs amis conservent leur silhouette immédiatement reconnaissable, et les décors respirent la douceur des banlieues américaines des années 60. Cependant, la direction artistique souffre d’un manque d’animation et de dynamisme. Les personnages secondaires semblent figés, expressions limitées, mouvements rigides, interactions minimales avec le décor. Les environnements manquent de densité, trop de zones “vides”, trop peu de détails interactifs. On aurait aimé plus de vie dans le voisinage, plus d’activités annexes, plus de petits clins d’œil cachés à l’univers Peanuts. Sur le plan technique, le jeu tourne correctement sur Nintendo Switch 2. Côté musique, les compositions évoquent les ambiances jazzy et apaisantes des dessins animés d’époque, sans toutefois reprendre les thèmes iconiques de Vince Guaraldi. Le résultat reste plaisant, mais manque un peu de personnalité. On sent une volonté d’hommage, sans la magie ni le groove du matériau original. Les effets sonores, eux, font le travail, même si le mixage n’est pas toujours équilibré, certains bruitages ressortent de manière un peu trop appuyée, notamment les vibrations et effets haptiques sur manette. La réalisation globale témoigne d’un certain soin, menus clairs, chargements raisonnables, peu de bugs visibles. Toutefois, le moteur montre ses limites, clipping fréquent, textures sommaires, et quelques saccades lors des changements de zone. L’éclairage, bien qu’agréable, reste statique; les ombres et reflets sont minimalistes.Rien de catastrophique, mais à 39.99 € prix public, on pouvait espérer un peu plus de polissage. Le studio Cradle Games surtout connu pour son jeu d’action sombre Hellpoint n’avait sans doute pas les mêmes moyens ici, et ça se ressent, le jeu respire la production modeste mais sincère. Au fond, Snoopy & The Great Mystery Club est un jeu qui sait exactement à qui il s’adresse, les jeunes joueurs et les nostalgiques des Peanuts. Dans ce cadre, il fonctionne. Il offre quelques heures de détente, des dialogues bien écrits, et un univers familier où il fait bon se promener. Mais dès qu’on en attend davantage, une vraie progression ludique, une enquête un tant soit peu stimulante, ou simplement plus de variété, le charme se fissure. Les mécaniques simplistes, la répétitivité des tâches et la pauvreté de l’exploration finissent par donner l’impression d’un jeu “gentillet” plus que véritablement captivant. Le manque d’ambition ludique empêche le jeu de transcender son statut de produit dérivé bien exécuté. C’est un jeu qui fait sourire, mais pas rêver; qui amuse, mais rarement passionne.

Snoopy & The Great Mystery Club est une aventure mignonne et honnête, pensée avant tout pour les enfants et les amateurs de Peanuts. On y retrouve tout ce qu’on aime chez Snoopy, la candeur, l’humour tendre, la nostalgie d’un monde plus simple. Mais derrière sa loupe, le célèbre beagle peine à trouver de vraies énigmes. Charmant mais plat, beau mais creux, ce Great Mystery Club fait sourire sans jamais étonner. Un bon premier jeu pour un jeune joueur, ou un moment détente pour un parent nostalgique, mais trop sage pour séduire au-delà.

Les Plus :

  • Fidèle à l’esprit Peanuts, charmant et bienveillant
  • Interface claire et adaptée à tous publics
  • Les costumes apportent un peu de variété

Les Moins :

  • Gameplay ultra-répétitif et sans défi
  • Monde sous-exploité, peu interactif
  • Expressions figées, animations limitées
  • Rapport contenu/prix discutable

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