Ce test a été fait grâce à une clé envoyée par Xbox France.

Rien n’a changé, le sang coule, les têtes tombent et les doigts crispent la manette. Ninja Gaiden 4 ramène la saga à son essence, celle du challenge, de la maîtrise et du plaisir coupable de découper ses ennemis en morceaux. Yakumo prend la relève, Ryu veille… et la légende continue de saigner.

Ninja Gaiden 4 signe le grand retour d’une licence culte du beat them all 3D. Développé conjointement par Team Ninja et Platinum Games, le titre promettait de marier la technicité des premiers épisodes avec le savoir-faire en matière d’action frénétique du studio japonais. Et si le pari n’est pas totalement réussi sur le plan visuel, côté gameplay, c’est un véritable carnage au sens noble du terme.

Ninja Gaiden 4 se positionne comme la suite directe de Ninja Gaiden 3. Tout en conservant l’univers sombre et brutal qui a fait la renommée de la série, les joueurs incarnent désormais un nouveau protagoniste, Yakumo, un jeune ninja redoutable dont les armes forgées par le sang et le style de combat unique enrichissent la série de manière passionnante. Un temps considérable s’est écoulé depuis les événements du troisième volet. L’un des thèmes centraux de ce nouvel épisode est le retour du Dragon Noir, une entité maléfique qui a plongé la ville dans le chaos. Dans ce contexte troublé, Yakumo devra affronter des hordes d’ennemis démoniaques, mais aussi le redoutable Maître Ninja en personne, Ryu Hayabusa. Cette confrontation apporte une tension narrative bienvenue, permettant de croiser deux générations de héros et d’offrir à la saga une dimension mythologique plus affirmée. Même si je ne suis pas fan de la construction du jeu, qui me rappelle fortement Devil May Cry 4, on sent la grosse inspiration.

Sur le plan du gameplay, le titre est une leçon de beat them all. C’est rapide, nerveux, précis, un vrai retour aux sources. On se rapproche clairement de la difficulté des deux premiers épisodes, exigeante et punitive, loin de la facilité du troisième et de ses dérives plus « grand public ». Les affrontements sont intenses, violents, parfois même brouillons lorsque trop d’ennemis remplissent l’écran, on enchaîne les combos, les décapitations, et le sang gicle dans tous les sens, créant un chaos visuel jouissif mais un peu illisible à certains moments. La verticalité est également au cœur du gameplay, Yakumo peut utiliser son grappin pour prendre de la hauteur en plein combat, esquiver une attaque ou fondre sur ses adversaires avec une violence spectaculaire. Ces phases aériennes apportent un vrai dynamisme aux affrontements. Le système d’armes, lui, est un modèle de fluidité. On peut changer d’arme à la volée pour enchaîner des attaques dévastatrices. Chaque arme a son feeling propre, et leur maîtrise ouvre la porte à des enchaînements spectaculaires. Et fidèle à son héritage, le scoring occupe toujours une place centrale.

Mais tout n’est pas rose ou plutôt, tout n’est pas rouge sang. Graphiquement, le jeu fait peine à voir pour un jeu vendu plein pot. Les textures datées rappellent tristement l’époque fin PS3, et certains décors font remaster d’un jeu datant de 2 générations… Mais le jeu tourne comme une horloge, c’est indéniable, mais la direction artistique manque de souffle. On sent la patte de Platinum Games, studio réputé pour ses gameplay d’orfèvre mais rarement pour ses prouesses visuelles. Même les phases de plateformes, catastrophiques, rappellent une autre époque… rigides, imprécises, et franchement dispensables.

Là où le jeu met tout le monde d’accord, c’est sur ses boss fights. Imposants, charismatiques, ils représentent le sommet du jeu. Chacun possède une mise en scène inspirée, un pattern à apprendre, et surtout une brutalité qui rappelle que la mort n’est jamais bien loin. Ces duels incarnent ce que la série a toujours su faire de mieux, une danse mortelle entre virtuosité et rage.

Impossible de parler de Ninja Gaiden 4 sans évoquer son OST exceptionnelle. La musique épouse parfaitement le rythme effréné des combats. Chaque affrontement semble chorégraphié sur une montée d’adrénaline sonore. Les thèmes des boss, en particulier, sont mémorables !

Pour conclure, Ninja Gaiden 4 n’est pas un retour tape-à-l’œil, mais une déclaration d’amour au gameplay pur. Derrière ses graphismes d’un autre âge et ses défauts structurels, le jeu cache une âme d’artisan, celle du beat them all exigeant, brutal et ultra technique. Yakumo incarne la relève avec style, Ryu Hayabusa reste une légende, et ensemble, ils signent le retour du vrai Ninja Gaiden, celui qui fait saigner les pouces autant que les ennemis.

Les Plus :

  • Gameplay chirurgical, nerveux et ultra précis
  • Sensations de combat jouissives et sanglantes
  • Boss charismatiques, imposants et exigeants
  • Excellente fluidité technique, aucun ralentissement
  • Changement d’arme instantané, idéal pour des combos fous
  • Retour du scoring, moteur de la rejouabilité
  • Yakumo, nouveau héros convaincant et complément parfait à Ryu
  • Bonne verticalité grâce au grappin, dynamisant les affrontement
  • OST excellente

Les Moins :

  • Graphismes datés, textures et effets indignes de 2025
  • Phases de plateformes ratées, entre planeur, surf et sauts archaïques
  • Combats parfois brouillons
  • Quelques soucis de caméra
  • Narration fade, sans la force dramatique d’un vrai scénario
  • Direction artistique peu inspirée


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